Les registres capitulaires (Ms 1085, f° 22)
signalent, au 18 octobre 1627, que loffice de laumône du Chapitre accorde 12
florins à maître Paul de CAULLERY, pauvre prêtre de Cambrai, valétudinaire et
impotent. Le 4 février 1631, le même don lui est fait (f° 237 vo)et, le vendredi 18
juillet 1631 (f° 252), la chapellenie de Saint-Nicolas de léglise Sainte-Croix,
vacante par la mort de Paul de CAULLERY, est accordée à Pierre Mulpes. Dautre
part, lobitaire de labbaye de Saint-Sépulcre signale que Noël de CAULLERY,
moine de labbaye, est mort le 19 may 1643.
Les CAULLERY sont dispersés. Le 3 octobre
1734, le grand prieur de labbaye de Marchiennes donne à Pierre CAULLERY la
commission de lieutenant des bois et garde de chasse à labbaye aux mêmes gages
" dont à jouy Jean Caulerie son père ". Le 28 mai 1744, cest
à Brice-Joseph CAULERIE quest donnée cette charge aux mêmes profits que Pierre
CAULERI, son frère. Le citoyen CAULERY de Marchiennes, sans doute un descendant des
prénommés, retenu en prison, demande, le 25 brumaire an II, la liberté; il est détenu
à la maison darrêt des Ecossais. Le Directoire de Douai demande tout dabord
à la municipalité de Marchiennes un rapport sur la conduite que le citoyen a tenue
depuis le principe de la Révolution (A.D.N.L. 7222/17).
A Valenciennes, cependant, Octavien ou
Octonien de CAULLERY semble avoir été, sinon la tige, du moins lune des branches
de la famille de CAULLERY qui, sous le nom écrit Caulerie, de Caulerye, de Chollerie, de
Caullerye, Decaulerie, Collery, Collerie, Collerye, vécut pendant tout le XVIIe siècle
sur les paroisses Saint-Nicolas, Saint-Géry, Saint-Jacques. Sans compter les mariages et
sépultures, on y relève 43 naissances qui séchelonnent de 1598 à 1690; si
lon en juge par les parrains, marraines et témoins des mariages, tous ces DE
CAULLERY sont apparentés, bien que lon ne puisse en fixer la relation précise tant
ils sont nombreux et les indications à ce sujet assez rares parce que sans doute peu
nécessaires à lépoque.
En tout cas, Octavien, qui habitait sur la
paroisse Saint-Nicolas, eut le 18 mars 1598 un fils, Marc. Celui-ci se maria avec Jeanne
Bracq, habitant rue de la Braderie, sur la paroisse Saint-Géry; il y fut enterré dans le
cimetière " à lalley Saint-Georges " le 8 août 1662. Son fils
Pierre, né en 1627, se maria avant 1650 à Martine du Sart, dont il eut quatre filles;
Marcq de CAULLERY, grand-père, fut parrain en 1650 de Marie-Jeanne et, en 1659 de Judith.
Pierre de CAULLERY fut enterré le 1er avril
1659 à Saint-Géry, " auprès de la chapelle de Fons ". Sa fille
Marie-Jeanne épousa à Saint-Géry, le 31 janvier 1666, Philippe Despretz. Elle eut pour
témoins à son mariage Jacques de la Thour, son oncle et maître Michel Rolein. Son autre
soeur, Marie-Joseph, baptisée le 12 février 1656, épousa à Saint-Géry, le 7 novembre
1676, Melchior Duron et eut pour témoin Philippe Despretz.
De la même génération sans doute
dOctavien, un Andrieu de CAULLERY, marié avant 1602 avec Adrienne Peltier, dont il
a quatre enfants, fait baptiser à Saint-Géry, le 6 avril 1600, Charles, qui a pour
parrain Charles de Romby, qui doit être échevin; un autre fils, Jean, est baptisé en la
même église le 22 février 1606. Andrieu de CAULLERY était, le " 2 novembre
1614, le 2e enterré en la cimetière Saint-Géry ". Il habitait près du pont
Saint-Paul. Est-ce le même Andrieu qui avait à Clary un héritage à la fin du XVIe
siècle ?
Un autre Adrien de CAULLERY se mariait le 5
février 1623, à Saint-Géry, avec Judith Leprohon; il a pour témoin Mathieu de
CAULLERY.
Un Julien de CAULLERY, qui a épousé à
Saint-Jacques Mary Milecamp, dont il eut deux filles, est enterré à la paroisse
Saint-Nicolas le 4 avril 1623; le service funèbre coûte 2 sols.
A Saint-Géry encore, marié avant 1605 avec
Anne Frappart, un Jean de CAULLERY a un fils, Jean, quil fait baptiser le 18 mai
1607. Ce Jean se marie le 30 juillet 1630, à Saint-Géry, avec Marie Daugreau, dont une
fille, Marie-Françoise, baptisée le 16 mars 1648, a pour parrain Théodore de Dixmude,
escuier, capitaine dune compagnie de Sa Majesté, et pour marraine Damoiselle
Marie-Franchoise QUINT, femme à Monsieur de la Hulgrie. Jean habite " place à
poz "; ses enfants sont enterrés auprès de la chapelle de Fons, ainsi que la
vefve Collerye, le 6 juin 1685, dont le " service 2e estat coûte 33
livres ".
Avant 1609, un autre Jean qui habite sur la
paroisse Saint-Nicolas, à la rue Bracqmart (rue Henri-Lemaire actuelle). Marié avec
Noëlle Gernez, il a une dizaine denfants. Une de ses filles, Marie, baptissée le
22 décembre 1613, a pour marraine Marie de CAULLERY; un fils, Jean, baptisé le 11
novembre 1617, a pour marraine Anne du Sart; Esther de Saint-Quentin est marraine le 3
mars 1628 dune autre fille, Esther.
Le 11 novembre 1637, on " enterre
Anne de Beaudour, vesve de Henry Pamart de Robersart, demeurant chez Jean de CAULLERY en
la rue Bracqmart. Jean est enterré en lâtre Saint-Nicolas le 27 janvier 1656.
Antoine Caulleries, sayeteur (tisseur) rue Bracqmart, est enterré le 7 novembre 1660 en
lâtre Saint-Nicolas.
En 1601, le 22 juillet, un Charles de
CAULLERIE épousait à Saint-Géry Louise Dupuich, dont il a une fille, Jeanne, baptisée
le 1er juin 1602. En la même paroisse, Mathieu de CAULLERY, marié à Elisabeth Lemaitre,
fait baptiser le 12 may 1615 une fille, Mary, dont le parrain est Jacques de CAULLERY. Un
autre Mathieu de CAULLERY, sans doute, épousait le 23 février 1626, en présence de
Charles et Pierre de CAULLERY, Anne Patou, dont il a trois filles. Anne Patou, morte de la
peste le 15 octobre, était enterrée le même jour. Elle demeurait en la rue Saint-Genos.
Elle avait été marraine en 1612, à Saint-Géry, dun enfant dAndrieu de
CAULLERY.
Mathieu de CAULLERY se remariait le 15
décembre 1636 avec Guillemette de la Croix à Saint-Nicolas, avec dispense du temps et
des bans. Deux filles naissaient de cette union, ainsi que deux fils, dont lun,
Jean-Baptiste, baptisé lui-même le 22 novembre 1637, faisait baptiser à Saint-Géry, le
2 mai 1662, Martine, quil avait eue de Marie-Thérèse Coupelez. Un
" monsieur Jean-Baptiste COLLERY ", peut-être le fils du précédent,
qui avait épousé Marie-Magdeleine Fontaine eut trois fils, dont lun,
François-Joseph, eut pour parrain le 27 octobre 1690, à Saint-Nicolas, monsieur
Pierre-François Lelon, licencié en médecine, et le troisième, Jean-Baptiste Hector eut
le 8 mars 1697, Hector COLLERIE pour parrain et Isabelle-Marie du Sauchoir pour marraine.
Peut-on dire que ces de CAULLERY sont
descendants de Jehan de CAULLERY et de JEHENNE Lestacquet, de Villers-en-Cauchie, qui, en
1504, vendaient le reste de leurs terres au couvent des Guillemins de Walincourt ? Les
prénoms Jean et Jacques peuvent le suggérer sans fournir autre chose que des
probabilités. En tout cas, il faut signaler quen 1649 un Séril (Cyrille Caullery),
du village de Villers-Chaucy, " faisait enterrer un enfant au service des
pauvres à Saint-Géry ", où sans doute il était venu se réfugier chez ses
parents.
Mais la situation sociale de ces de CAULLERY
ne semble pas hors de pair. Les services funèbres du 19 février 1611 à Saint-Géry, où
lon inhumait " dans léglise devant la chapelle Saint-Roch, Anne de
CAULLERY, femme à Grard Bernier, demeurant à Montennoy "; du 22 septembre 1653
à Saint-Nicolas, où " a été fait le service pour Jeanne CAULERIES, marchande
de toiles, morte à Courtrai " (Jeanne, née en 1615 de Jean de CAULLERY et de
Noëlle Gernez, avait épousé à Saint-Nicolas Jean Hacque, le 19 avril 1640); le 12
octobre 1684, où était enterrée dans léglise St-Jacques " au deuxième
estat " Anne-Catherine CAULLERY, femme de Jacques de Lanoys, peuvent assurer que
quelques membres de la famille avaient encore quelques ressources.
Il nen reste pas moins que ces
sayeteurs, tisseurs, potiers de la rue Bracqmart, de la rue à pots, navaient plus
gros pouvoirs financiers ou terriens, bien quOctavien, sans doute par souci de
rappeler ses ancêtres, ait acheté en 1599, à Montigny, un fief qui avait peut-être
appartenu autrefois à Adam de CAULLERY.
A la fin du XVIIIe siècle, le 29 avril
1778; un Théodore-Joseph-Benoît COLLERY, âgé de vingt-cinq ans, épousait en la
paroisse Saint-Jacques Catherine Capelle, couturière en blanc native de la paroisse de
Leuze, en Hainaut. Théodore venait du Cateau, où il avait été baptisé à Notre-Dame
en 1753, comme fils de Benoît et de Catherine Lefebvre. Théodore Benoît, tantôt
appelé praticien, tantôt employé à lIntendance, eut un fils, Alexis, né en
1779, et cinq filles, dont laînée, Adélaïde-Victoire, se mariait en 1812, à
Cambrai, comme cuisinière, avec Pierre-Joseph Caron, tailleur dhabits.
A Cambrai même, les COLLERY qui
apparaissent à la même époque, en 1784, sont du Cateau également; ils semblent parents
de Théodore-Benoît; ils viennent de la même paroisse et possèdent une certaine
situation sociale. Le 8 octobre 1784, Alexis-Théodore-Joseph COLLERY, quarante-deux ans,
fils de feus Pierr-Joseph et Marie-Joseph Carliez, de la paroisse de Notree-Dame DU
Cateau, se marie en la paroisse Saint-Martin de Cambrai avec Scolastique-Françoise
Blondel, trente-six ans, fille des feus Louis bertin, ancien trésorier provincial de
Normandie, et de Jeanne-Joseph Desbleusmortiers. Ses témoins sont Jean-Baptiste-Albert de
la Place, écuyer, bailly général au Chapitre de Saint-Géry, et François-Louis
Marchand, échangeur du Roy. Après son mariage, il est chartrier de la paroisse et, sous
la Révolution, " receveur de la lotterie ". En 1784, alors quil
habitait rue des Arbalettes, il a eu un fils, Alexis-François, et, en 1787, une fille,
Alexandrine-Françoise-Marguerite, qui meurent avant lui. Sa mort est du 16 novembre 1822,
en son habitation de la rue de lArbre-dOr; il avait soixante-douze ans.