Le
village de Caullery-en-Cambrésis
Au Sud-Est de
Cambrai, à quelques seize ou dix-sept kilomètres par la route actuelle (lancienne,
par le chemin vert au Nord du village, appelé aussi chemin de Cambrai, la ferme de Bezin,
lAventure, Wambaix et la Maison-Rouge, amenait, jusque vers 1850, les gens de
Caullery aux portes de la capitale du Cambrésis et ne comptait que trois lieues), sur une
éminence bien détachée, se trouve le village verdoyant de Caullery, dominé par la
flèche élégante de son église qui le signale à plusieurs lieues à la ronde.
Les frondaisons nombreuses, qui lui
donnent de loin lapparence dun bosquet, décèlent sur son sol des plaques
dargile tertiaire où lon trouve des grès à nummulites, ostrea, flabellula,
cardicicum pollulosum, du sable que lon a extrait abondamment autrefois, de la marne
dite de Viesly qui retiennent lhumidité tel point que, jusquau commencement
de ce siècle, des fossés remplis deaux stagnantes marquaient encore les douves de
lancien château, sinon de la ferme qui lui avait succédé ; les puits, à cet
endroit, signalait Gosselet en 1869 dans sa Constitution géologique du Cambrésis,
navaient que quelques mètres de profondeur ; les terres à champs voisines,
maintenant assainies par des drains, restaient longtemps impraticables à la
charrue ; les vieux textes les appellent " hauwice ", terres à
eau.
Cest dailleurs à cet
emplacement que lon a établi le château deau dont le débit, bien que le
forage ait dépassé la couche de craie qui soutient ces plaques tertiaires, à dû
contribuer à les assécher.
Ces plaques tertiaires, vers le
Nord-Est, donnent naissance à des sources intermittentes comme la fontaine Colas, ainsi
appelée sans doute du nom du lointain possesseur de la terre, Colars DE CAULLERY, et
rejoignent vers lEst du terroir de Clary, où leur abondance avait fait créer
autrefois des tuileries ou ateliers de potiers qui existèrent jusquau siècle
dernier.

Situation géographique de
Caullery
Lépaisseur de craie se
retrouve presque à fleur de sol face à lOuest, aux vents dominants, et surplombe
la vallée assez large, où sest situé le chemin de communication de Clary à
Selvigny, qui rejoint en son milieu le chemin départemental crée au milieu du siècle
dernier qui, de Solesmes par Caudry, Ligny, Caullery, Selvigny, Walincourt après
Villers-Outréaux à Aubencheul-au-Bois, rejoint la route nationale de Cambrai à
Saint-Quentin.
Dans le fond de cette vallée,
marqué par des saules étêtés plus ou moins nombreux, sétire un mince filet
deau intermittent quon appelle la Warnelle. Autrefois, ses eaux, plus
abondantes, ont dû créer cette dépression qui, du Sud ou Nord, borne à peu de chose
près tout la territoire de Caullery. Il est rejoint, en amont, venant des hauteurs
dHurtevent, suivant une dépression qui longe les terres de Sorval, par un autre
ruiot dit ruiot Martin, du nom sans doute dun certain Sandrin Martin qui, en 1486,
acquit une maison aux limites de Caullery, sinon de Martin Claisse ou, plus anciennement,
de Martin Mairesse (déjà, en 1273, le camp Martin est mentionné), possesseurs ou
occupeurs des erres ù se réunissent aux temps dorage les eaux qui sécoulent
par ce ravin ou ruiot quelles ont creusé. La dépression où coule la Warnelle
oscille entre 114 et 112 mètres, créant ainsi une différence de niveau de plus de 30
mètres avec la hauteur principale.
Des fouilles pratiquées en 1911 par
un ingénieur des Services Électriques de Bertry, qui surveillait à Caullery
linstallation de lélectricité, ont mis à jour près de lancien
chauffour, à droite de la route qui monte au village, de nombreuses tombes gallo-romaines
dont les squelettes avaient les pieds tournés vers lOuest et avaient leurs côtés
des petits vases de terre. Cet ingénieur devait avoir eu connaissance quen 1852,
lors de la création de la route de Caudry à Aubencheul-au-Bois, on avait eu besoin
denlever pas mal de terre à cet endroit, aux environs du chauffour, pour atténuer
la dénivellation du village envers la vallée de la Warnelle et adoucir la pente montant
vers Caullery, ce qui amena la découverte, à un mètre de profondeur, de nombreux vases
en terre noirâtre, comme le relatent les archives paroissiales.
Lexistence de ce cimetière,
dont les fouilles méthodiques auraient pu être de grand intérêt si elles avaient été
continuées, pourrait faire supposer que lancienne agglomération de Caullery devait
se trouver sur cette croupe calcaire, protégée quelle était à lOuest par
les eaux de la Warnelle, beaucoup plus abondantes sans doute, et à lEst par les
bois qui occupaient lemplacement des habitations actuelles. Vers le Nord, elle se
trouvait en face du chemin quon appelle encore Périsez et qui la faisait
communiquer avec Ligny et avec Selvigny de lautre ; les textes anciens
appellent toujours le chemin du Périsez route de Selvigny à Ligny.
La belle route actuelle qui travers
dans toute sa longueur, de lOuest à lEst et du Sud au Nord, la commune de
Caullery na été réalisée dans sa forme carrossable que vers 1846 et 1847,
lorsquil fut décidé de créer une route départementale de Solesmes à
Aubencheul-au-Bois, dans lAisne, pour rejoindre la route nationale de Cambrai -
Saint-Quentin. Les pavés de cette époque , usés par la circulations, la route
elle-même devenue trop étroite, ont nécessité il y a quelques années de la restaurer
entièrement, et cest alors quon a découvert le sentier empierré de silex
utilisé par les piétons qui allaient vers Ligny, sur lequel on avait posé les pavés de
la première route carrossable.
Sur la place actuelle de Caullery, à
lendroit où se trouvait lancien abreuvoir communal
" ChWez ", commence la rue dEn-Bas, qui donne
communication à la fois dun côté avec le domaine de Sorval et, de lautre,
sert à relier les habitants à lembranchement des cinq chemins avec Clary et avec
Elincourt et Bohain. Un tracé plus direct jusquà la première ferme
dHurtevent, appelée autrefois ferme dAndigny, a remplacé le vieux chemin
dont les traces restent bien visibles jusquaux abords les pâtures de cette ferme.

Rue
dEn-Bas et abreuvoir Ch. Wez avant 1914 ; dans le fond, le bois de Sorval
De cette place, une autre voie
maintenant empierrée et macadamisée permet aux habitant de monter vers léglise et
daller directement à Clary par le bout de la ville et lancien chemin resté
en grande partie sans être empierré, du moins sur le terroir de Clary, de rejoindre en
même temps le vieux chemin de Bohain qui enserre lagglomération depuis le Nord à
partir actuellement de La Chapelle Saint-Roch jusquau Sud-Ouest, aux cinq chemins.
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