XVe SIÈCLE

Le temps n’était plus où les sires de CAULLERY pouvaient dire avec orgueil qu’ils ne craignaient " ni rey ni quens ". Jehan de CAULLERY, dit Lidon, s’était rendu compte qu’il était vain de revendiquer par la force ou la violence des prérogatives ou des biens qui ne lui appartenaient plus : le droit légar devait être respecté. Par contre, ses fils Michel et Jean, qui, lui, du moins, n’habitait plus à Caullery, crurent bon de tenter à leur tour de renouveler les exploits par lesquels leur père avait essayé d’intimider les paisibles propriétaires ou locataires des terres de la seigneurie de ses ancêtres; mais ils en furent aussi pour leur frais, pour leur confusion et les amendes qu’il leur en coûta.

C’est ainsi que le 10 novembre 1400 dut comparaître Michel en la Salle du Chapitre de Cambrai pour s’engager à ne plus molester les habitants de Caullery, en paroles ou en actes, sous peine d’être considéré comme malfaiteur et poursuivi comme tel.

Jean, qui habitait Avesnes-le-Sec ou Villers-en-Cauchie (il avait des propriétés aux deux endroits), dut aussi comparaître, le 12 nomvembre, devant le grand ministre pour pareils méfaits, mais il avait été plus violent. Avec un certain Pierre Flameng, il avait molesté les gens de Caullery jusqu’à faire blesser au sange un certain Jean Laubri. Il dut verser une amende au grand ministre et s’engager, sous peine d’une autre amende de cinquantes couronnes, à se présenter au Chapitre pour entendre la sentance que ces violences méritaient; et, pour cela, il dut prendre comme domicile la maison de son père à Caullery. Le 13, il venait demander pardon au Chapitre pour les blessures qu’il avait occasionnées à Jehan Laubry. Il devait l’indemniser et s’engageait, sous peine de soixante couronnes de France pour la FABRIQUE DU Chapitre, à y venir chaque fois qu’il serait convoqué. S’il n’indemnisait pas Jean Laubry et les autres habitants de Caullery qu’il avait violentés, il serait poursuivi comme meurtrier et malfaiteur (Ms 1055, f° LIX, Bibliothèque de Cambrai).

Le Chapitre ne dut pas avoir d’autre rigueur envers Michel de CAULLERY. On retrouve Michel comme homme de fief assistant aux plaids de la Tour du Chapitre en 1424, 1435; en 1436, au 20 juin, où il est présent lorsque Enguerrand de Monstrelet présente ses lettres qui l’accréditent comme bailli du Chapitre. Michek, en 1436 et 1437, est un des quztre hommes de la cité de Cambrai. Avec Gilles de CAULLERY, le 14 mai 1449, il est homme de fief de Walincourt quand Jean des Noyers fait donation à l’abbaye de Saint-Aubert de deux fiefs à Saint-Vaast en Cambrésis, dont les revenus doivent servir à faire dire des messes pour les âmes de Robert des Noyers, son père, et d’Yde de Saint-Vaast, sa mère (Ms 1144, f° LXXXV et A.D.N.).

En 1460, lorsque Jehan dy Fayt, qui a succédé à Enguerrand de Monstrelet comme bailli de Walincourt, fait une charte témoignant que cette vente a bien été faite régulièrement au temps d’Enguerrand, son prédécesseur, et de Michel de CAULLERY, aujourd’hui décédés, Gilles de CAULLERY, témoin encore vivant, " appose son sceau le quatrième qu’il tient de Micquiel de CAULLERY " (Ms 1144, f° CII, CIII). Pendant le cours des XV et XVIe siècles, les membres de la famille de CAULLERY, installés à Cambrai, en deviennent bourgeois et citoyens bien en vue. Gilles semble être le successeur, sinon le fils de Michel. Le 3 may, en 1434, devant la poësté, mairie de Saint-Géry, " honorable home de Gille de CAULLERY et demoiselle Jehenne Lalouze, sa femme, citoyens de Cambray, achètent cinq boistellées de terre aucquiet (plantées) de vigne séans au quemin d'Auwaing" " telles qu’elles s’étendaient entre les quztre corps (bornes), à charge de payer aux povres carriers de la Magdeleine 28 sols tournois monnaie de Cambrai, chaque année à perpétuité, et deux capons et demi, avec 6 sols 4 deniers parisis également de rente annuellement due à Monsieur de Cambray. Gilles de CAULLERY est échevin de Cambrai en 1436, 1446, 1448, 1452, 1456, 1457, où son nom figure avec celui de Robert de CAULLERY, aussi échevin en 1459, 1466. Il est un des quatre hommes en 1443-1444 et de 1465 à 1467, de 1470 à 1472; il redevient échevin le 9 août 1472 après avoir été cité comme homme de fief présent aux plaids de la Tour du Chapitre en 1468, 1469, 1470, 1473, 1474, 1475 jusqu’en 1477.

En 1440, Gilles de CAULLERY est administrateur des biens des pauvres de l’Eglise Saint-Martin, dont son ancêtre Loys de CAULLERY, un siècle auparavant, avait été grand bienfaiteur (Arch. Hospit. De Cambrai, registre Ms 17).

En tant qu’échevin, il est grand cartrier de Cambrai, c’est-à-dire administrateur des biens des pauvres de la cité, en 1472 et 1473.

Dans les comptes de cet office, on le voit faire distribuer pendant cette période, " à plusieurs povres personnes, un muid et 7 mencauds de blé, soit 23 mencauds, et faire donner 10 sols pour Dieu et en aulmosne à la rencluse du Castiel en Cambrésis " (Arch. Hospit. de Cambrai, IX E 34).

En octobre 1470, il avait donné son avis pertinent dans la poursuite que le Chapitre faisait pour récupérer un terrage qui lui était dû à Caullery et Montigny " sur un champ avestis de navette et autres avestis d’avesnes dont revenoit au Chapitre quztre gerbes et demie sur cinq croiseaux (50 bottes) ".

Lorsqu’il avait été créé échevin de Cambrai, on reconnaissait déjà sa science du droit coutumier, puisqu’on dit qu’il se tient à sa place de juge à l’endroit où les plaids de la Feuillie (c’est-à-dire de la Justice de la Cité) ont coutume de se faire : en 1448, un recueil de ce droit le signale comme ayant fait prévaloir son avis et réussi à se faire payer le premier avant les autres créanciers par un censier en Cambrésis demeurant en une maison qui lui appartenait et qui, faute de pouvoir régler ses dettes, s’était rendu fugitif (A.S. de Blécourt, E.M. Meyers, Droit coutumier de Cambrai, p. 103).

En 1448, il avait assisté un cousin et parent à l’arrangement que Jehan de Longsart faisait en présence d’Enguerrand de Monstrelet, bailli de Walincourt, en faveur d’une nièce à qui il donnait 2 mencaudées de terres et bois, situées près du bois de Walincourt (Le Carpentier, partie IV, p. 61). C’est Gilles encore qui avait été choisi avec Colart Pingret, autre juriste renommé, et Jennet de Vorde, seigneur de Blécourt en 1475, pour être le tuteur et curateur de noble Louis de Sorel, fils de Raoul (Archives Communales de Cambrai, FF 600).

Durieux, dans les notes sur les artistes cambrésiens qu’il a publiées en 1869, cite dans les comptes de la ville de Cambrai de 1465-1466 un Simon de CAULLERY à qui l’on paye 26 sols 8 deniers pour avoir livré 8 bâtons de flambeaux destinés à éclairer les panonceaux décorés par le peintre Henry Crumer.

C’est ce Simon de CAULLERY qui fut l’objet d’une sentence de bannissement de la Cité où il était né, où " il avait son père (Gilles), ses beaux-parents, de nombreux biens ", pour avoir commis un homicide en la personne de son filleul Simon de Villers. Celui-ci, le mardi 11 septembre 1470, faisait sur la place de Cambrai une partie de jeu de paume dont un coup douteux avait été soumis à l’appréciation des spectateurs, parmi lesquels Simon de CAULLERY avait jugé en défaveur de son filleul. Celui-ci, furieux, le frappait par deux fois au visage jusqu’au sang. Simon de CAULLERY, qui avait d’abord porté la main à la dague qu’il portait pour venger cet affront, s’était contenu parce qu’il n’avait pas voulu frapper, disait-il un homme sans vêtement. Dans l’ardeur du jeu, Simon de Villers n’avait gardé que sa chemise de laine. Mais, quelques temps plus tard, alors que la partie était finie et que son filleul ne pensait plus à rien, Simon de CAULLERY s’était avancé vers lui, lui avait enfoncé sa dague en la poitrine et l’avait tué.

Redoutant la justice de la Cité, Simon de CAULLERY s’était caché et le Magistral de la Cité, après l’avoir sommé pendant trois jours consécutifs de se rendre prisonnier, avait décerné contre lui une sentence de bannissement de la Ville, la confiscation de ses biens et la privation de ses droits de citoyen de Cambrai.

Par l’entremise de Colart Pingret, son beau-frère, qui était bailli du Chapitre et receveur de Jacques de Luxembourg, alors bienveillant protecteur de Cambrai, Simon avait pu obtenir de Sa Majesté Impériale, malgré l’opposition du Magistrat et de l’Evêque, des lettres de rémission qui l’autorisaient à rentrer à Cambrai après avoir indemnisé comme il l’avait déjà fait la veuve et les enfants de sa victime. Cependant, à cause de l’opposition de la Cité, il fallut quatre ans de négociations pour que Simon de CAULLERY, en l’église Saint-Sauveur de Cantimpré, pays d’Artois, où il s’était mis à l’abri le 29 août 1474, après avoir demandé pardon à l’Evêque et au Magistrat de l’offense qu’il leur avait été faite en fuyant leur justice, put obtenir de revenir chez lui à condition de ne pas tenter de rentrer dans ses droits de citoyen cambrésien avant six ans (Voir abbé C. Thelliez : Une affaire de bannissement pour homicide à Cambrai à la fin du Xve siècle, 1939).

En fait, Simon de CAULLERY, noble homme, paraissait en tant qu’homme de fief aux plaids de la Tour du Chapitre depuis le 17 novembre 1484 jusqu’au 28 juillet 1491, et en 1495, 1496, 1497, il fait partie des quztre hommes de la ville, c’est-à-dire chargé de l’administration des finances.

Le Carpentier (partie IV, p. 67) signale qu’un Gillon de CAULLERY, en 1492, parut en tant que noble parmi les 80 hommes de fief de l’abbaye de Saint-Aubert pour un accord au sujet de Lesdain.

C’est sans doute ce Gilles de CAULLERY qui avait, le 27 janvier 1493, par un acte passé devant le mayeur et les échevins de la commune d’Hem-Lenglet, pris une hypothèque sur cinquante-six mencaudées de terres en 38 pièces au terroir d’Hem-Lenglet. Plus de trois cents ans plus tard, en 1799, le 24 Germinal, le citoyen Ignace de Hennin, de Cambrai, remplaçant le citoyen Gilles de CAULLERY et consors, faisait inscrire au registre des hypothèques le droit à raison de deux pour deux mille de la somme de trois mille deux cent soixante-cinq francs, montant de cette créance en principal et accessoires, contre Jacques Leleu, J.-B. Lerouge, Jean Simon Pol, Vincent Lamendin, Nicolas Dessain et consors solidaires demeurans à Hem-Lenglet, dont " les biens prévus et à venir " répondaient de cet emprunt qui n’avait jamais été remboursé.

Bruyelle, après Le Carpentier, parle de l’épitaphe de Flories de CAULLERY, qui trépassa le 1er décembre 1453. Peut-être a-t-on pu lire Flories pour Johannes, Jean. Quoi qu’il en soit, ces auteurs citent aussi un Florent existant en 1441, et dont le prénom ressemble étrangement à Flories.

Le 21 avril 1458, un Lambin de CAULLERY achetait à Cambrai " une maison et héritage con dist le Brasserie de l’Oliffant, séant en la poesté Saint-Géry, devant l’âtre cimetière " de la Madeleine. Cette brasserie était hypothéquée depuis le 10 juin 1446 d’une rente annuelle de 2 piettres d’or, au capital rachetable de 20 piettres d’or. Comme elle n’avait pas été acquittée depuis plusieurs termes, elle fut mise en adjudication publique à la Bretèque (balcon) de la chambre de pais (hôtel de ville) et Lambin en fut l’acquéreur pour 71 piettres d’or et 10 sols tournois pour vin. Le 5 mai, Lambin de CAULLERY en était mis en possession par les échevins de la poesté et déclarait que s’il venait à mourir sans enfant, cet héritage devrait appartenir à Aymonnet Delebarre, son neveu (A.D.N. 36 H 112/1635). Peut-être faisait-il partie des membres de la famille fixés à Avesnes-le-Sec, Iwuy, Villers-en-Cauchie. Jehan de CAULLERY, le fils de Jean, dit Lidon, est cité en février 1430 comme possesseur à Avesnes-le-Sec de terres qui doivent dîme et terrage à l’abbaye de Saint-Aubert (Ms 1145). François de CAULLERY et Jacquemard comparaissent en 1429 comme hommes de fief de cettte abbaye pour le terroir aussi d’Avesnes-le-Sec. Jacques, le 19 juin 1424, obtient en location de l’abbaye de Saint-Aubert les dîmes et menues rentes qu’elle possède sur le terroir d’Iwuy, à charge de lui payer 17 muids de bled, 1 d’avoine, sans compter les autres rentes qu’il doit acquitter au curé et à l’Eglise d’Iwuy (Histoire d’Iwuy, par Dehaisnes et Bontemps, Lille, 1887, p. 114). François de CAULLERY, en 1429, reprend le même fermage, Jacques encore en 1434 et François en 1445.

Jehan de CAULLERY, en 1447, se fait " callengier " (traduire en justice) par le bailli d’Iwuy pour avoir enlevé sa récolte avant d’avoir fourni le terrage; mais le bailli est débouté parce que les héritiers du fonds ont négligé de réclamer l’impôt du terrage.

En 1474, Jehan de CAULLERY paraît encore dans le cartulaire des fiefs du Hainaut comme possesseur à Iwuy des fiefs relavant du seigneur d’Iwuy (H 27, p. 435). C’est lui sans doute qui, le 14 janvier 1474, avec Marie Bertan, sa femme, " comme citoiens de Cambray, vend la juste moitié de 10 mencaudées de terre labourable qu’ils possèdent en deux pièces au terroir de Cambrai, auprès du chemin d’Awoingt à Cambrai, en la poesté Saint-Géry (36 H 116/1874). Par ailleurs, un acte de vente fait le 30 may 1497 devant les eschevins de la poesté Saint-Géry précise que la maison Jehan de Caulery se trouvait rue du Festu, auprès de la rue du Ploych " (Ms 1408, Bibliothèque Municipale de Cambrai).

Quant à Jacques ou Jacquemart de CAULLERY, il habite à Villers-en-Cauchie, suivant l’acte par lequel, le 11 février 1461, Piérart de CAULLERY, demorant à Avesnes-le-Secq, prend à cense au nom de Jacquemart, demorant lors à Villers-en-Cauchie, 16 mencaudées de terre sur ce terroir, appartenant à l’abbaye Saint-Aubert; Jacquemart les reprend personnellement en 1471 (A.D.N. 36 H 608). En 1454, il avait vendu le fief de 4 mencaudées en trois pièces que Jehan de CAULLERY avait relevé en 1389.

Jacquemart s’était marié à Villers-en-Cauchie avec une veuve chargée de plusieurs enfants, Marie Solline, qui lui donna quatre garçons : Adrien, Hotin, Roland et Hoton (Jean), et trois filles : Piéronne, seule mariée en 1485, Collette et Marie.

Veuve de Jacquemart et chargée de progéniture, Marie Solline vendait le 22 février 1478, avec les tuteurs des mineurs de Caullery, 8 mencaudées de terre en plusieurs pièces au terroir de Villers-en-Cauchie, " au prieur et couvent du Val Notre-Dame que on dist les Willemins de Walincourt " (A.D.N. 65 H 68/391). Le 11 mars 1479, elle en vendait 2 mencaudées encore séant en la pâture du Sollenteval dont, l’année précédente, elle avait cédé une mencaudée (A.D.N. 65 H 68/391). Le 13 avril 1480, au même couvent, elle cédait 3 mencaudées, dont l’une était en " pourceauval deseure les argillières, l’autre en Ramieval tenant à la cauchie qui maine à Cambray ".

Et, le 20 février 1485 (A.D.N. 65 H 71/359), c’est une " maison grange gardin et héritage qu’elle avoit ad ce jour en la ville et juridiction dudit Villers, gissant emmy la ville, tenant au waresquaix de la dite ville de tous côtés ", qu’elle vendait aussi au prieur du couvent des Guillemins de Walincourt.

Aussi n’est-il pas étonnant que Jehan de CAULLERY, son fils, qui avait épousé Jehenne Lestacquet, ait sollicité et obtenu des Guillemins d’avoir en arrentement, le 8 juillet 1504, " ung gardin et le moitiet d’un tout tenant ensemble par un bail emphytéotique de 99 ans, moyennant une rente annuelle de 64 sols monnoie de Hainaut payable en deux termes " (A.D.N. 65 H 74/396).

Ce qui n’empêchait pas Jehan de CAULLERY, le 26 décembre suivant, de vendre au même couvent des Guillemins, trois mencaudées de terre et deux pièces qu’il possédait à Avesnes-le-Sec, " au terroir juridiction et seigneurie de l’abbet de Saint-Aubert en Cambray " (A.D.N. 65 H 31/160).

Ce Piérart de CAULLERY, habitant Avesnes-le-Sec quand il reprenait, en 1461, certaines terres pour le compte de Jacquemart, est peut-être le même que l’on voit en 1485 possesseur de la Brasserie du Fer à Cheval, à Cambrai, où se fournissaient sinon les chanoines de la Cathédrale, du moins leurs officiers ou domestiques. C’était dans Cantimpré, rue des Cordeliers. C’est ainsi que, le 3 octobre 1485, il assure devant le chapitre, avec serment, que maître Bauduin Brillet lui a promis de payer les dettes de cervoise (bière) qu’a faites chez lui le nommé Bauduin Boutry, et qu’il ne perdrait rien s’il ne déposait pas plainte contre lui, les chanoines condamnent Brillet à lui payer cette dette (Ms 1061, f° 233). De même, en 1504, il obtient du Chapitre que la veuve de Gabriel de Louverval, leur ancien franc sergent, lui acquitte les dettes qu’il a inscrites au compte de son mari (Ms 1065, f° 45). En même temps, il a pris à cense des terres du Chapitre à Masnières; N. du Puich pourra finir cette location, décide le Chapitre, le dernier jour de février 1509 (Ms 1066, f° 47).

Pierre de CAULLERY est en effet décédé en laissant sans doute des enfants mineurs; les comptes de la tutelles confiée à Jean de Hertaing portent à l’actif quatre tonneaux de cervoise valant 60 sols 8 deniers et au passif les frais des obsèques. Mais il a laissé à Iwuy une succession dont le partage entre ses fils Pierre, Louis, qui était échevin d’Iwuy en 1494, sa fille Jeanne de CAULLERY, épouse d’Ernoul Dehollay, mayeur d’Iwuy, et Michel, qui fut échevin d’Iwuy aussi de 1505 à 1508, fut contesté du moins contre Louis par son frère Pierre et Bonne Carpentier, son épouse.

Par l’entremise de leur beau-frère, Ernoul de Hollay ou Dolay (sans doute ancêtre lointain des Dolay venus d’Iwuy à Caullery à la fin du XVIII e siècle, où leur nom sera écrit Dolez), Louis, qui a soumis l’affaire au bailli d’Iwuy, dont les conclusions d’enquête sont en sa faveur, consent à s’arranger avec Pierre pour lui éviter de plus grosse dépense d’argent. Et, le 29 octobre 1512, Pierre de CAULLERY et sa femme, devant Ernould de Hollay, mayeur d’Iwuy, et ses échevins, rapportent en leurs mains les terres dont il avait contesté  la propriété à son frère Louis, soit 5 mencaudées 2 boitelées et demie et 21 mesures (6 mesures en Cambrésis font une mencaudée) (A.D.N. 36 H 608) et consentent que ces terres seront possession définitive de Louis (Archives Communales d’Iwuy, Dehaisnes et Bontemps, pp. 445-447).

A Iwuy, on retrouve encore en 1558 Jeanne de Tournai, veuve de Gabriel de CAULLERY, qui, du consentement de son fils Jean de CAULLERY et " Louise Deffontaine, sa femme, vendent à Jean Auxin, son gendre, beau-frère de Jean, la moitié d’une maison, grange, champs, etc... " (Dehaisnes et Bontemps, p. 154). Ernould de Hollaye, en 1542, par une rente de 36 sous garantie par deux propriétés à Iwuy, fondait deux messes chantées annuelles pour lui et sa femme Jeannne de CAULLERY, déjà trépassée (Arch. communales d’Iwuy, Dehaisnes et Bontemps, pp. 449-450).

Pour en terminer avec les membres de la famille de CAULLERY, dont les noms disparaissent des archives d’Avesnes-le-Sec, Villers-en-Cauchie et Iwuy vers la deuxième moitié du XVIe siècle, Michel et Loys de CAULLERY, frères, demeurant à Iwuy, reprennnet en 1501 le marché de terres à Iwuy, composé de 47 mencaudées environ, appartenant à l’abbaye de Saint-Aubert et délaissé par Mathieu Lalotte, ainqi que la " cense du dismaige d’Iwuy " appartenant à la même abbaye (A.D.N. f) 125, 36 H 608). Le 27 mai 1514, pour une période encore de neuf ans, le même marché, dont une pièce de 3 boistellées tenant à 3 mencaudées à Micquiel de CAULLERY (A.D.N. 36 H 668, f° 184), est repris par Loys de CAULLERY, seul demeurant à Iwuy.

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